vendredi 12 juin 2009

Mourir de froid en Oman

C'est possible. Nous avons tenté de nous rafraîchir, notre petit dernier s'est transformé en glaçon.

On est des aventuriers, des vrais, même pas peur !
Replaçons-nous dans le contexte. Nous étions en mars. En ville, les températures commençaient à remonter, le déjeuner dehors était devenu intenable, et dîner sous le ciel étoilé était encore supportable.
Nous avions entendu parler de la cueillette des boutons de rose dans les montagnes Omanaises, qui permettent, après un séchage savant par évaporation, de produire une « eau de rose » écoeurante mais réputée. On nous avait parlé de mars.
Très tentés par cette visite insolite de cultures de rosiers en terrasses, nous nous étions mis en quête d’un hébergement.
Un seul hôtel, un réceptionniste très désagréable au téléphone, des prix scandaleux, jouant probablement sur le caractère rare du logement à 2000 mètres d’altitude. Et pas moyen de ne prendre qu’une chambre pour la famille. Pourtant c’est une pratique encore très courante ici, le matelas supplémentaire n’est pas forcément facturé, et les familles mêmes nombreuses sont les bienvenues… Sauf au Jebel Akhdar.
Ok. Avec une autre famille, nous décidons de camper.
La logistique est de fait plus complexe : tentes, matelas, sacs de couchage, lit bébé, matériel de cuisine, vaisselle de camping, et surtout, repas pour deux jours.
Nous avions tout prévu, même les vêtements chauds.
Nous ne savions pas que les ânes allaient nous chanter des berceuses tout au long de la nuit. Nous ignorions aussi que le vent allait souffler sur le plateau où nous avions dressé nos tentes, et que le thermomètre allait dégringoler. A l’aurore…1 petit degré. Passons sur le fait que notre dernier a eu la bonne idée de faire déborder sa couche, mal attachée, que j’ai fait fondre la colle de mes chaussures de randonnée chéries contre le feu de joie, que le matelas gonflable de nos amis s’est aplati durant la nuit, et que les enfants se sont relayés pour nous réveiller les uns après les autres. Au petit matin, le plan ORSEC a été déclenché, ravivage de la flamme, évacuation du bébé aux mains gelés dans le 4x4 avec chauffage à fond (seule fois en un an…on a testé, ça fonctionne !), petit dèj musclé pour les survivants, toilette rapide, et démontage du camp. A 8 heures, on était prêts à partir.
Petite balade « tranquille » entre deux villages accrochés à la pente. Mais la vue est époustouflante. Citroniers, grenadiers, rosiers, faladj, porte sculptée et mina-schtroumpf.
Pour les roses, trois semaines de patience auraient été nécessaires. Nous n’avons vu que des boutons. Attendez fin mars ou début avril pour l’ascension au Djebel. Voyez plutôt les superbes phots de nos amis A et JL qui sont passés par là au bon moment, les chanceux...Là, ce petit montage montre bien que les gens prennent les mêmes photos aux mêmes endroit sans se concerter...moutons de Panurge:En redescendant dans la vallée, arrêtez-vous dans le village abandonné de Birkat Al Mawz, qui se trouve à quelques centaines de mètres de la bifurcation qui permet de monter au Djebel Akhdar.

Moralité : quand il fait chaud à Mascate, pour perdre vingt degrés, prends ton 4x4, et monte au Djebel Akhdar. En été, attention aux scorpions, aux chèvres qui mangent les restes, et aux ânes bruyants, au froid saisissant.
Mais sinon, l’endroit est charmant.

2 commentaires:

sophielastyliste a dit…

La balade devait qd même valoir le coup! Aller, va, ça te remet dans le bain pour cet hiver!
Profitez!

crevette a dit…

Tu m'éclates avec ta façon de raconter vos excursions plus ou moins foirées! Mais c'est ça l'esprit "aventure" après tout!