lundi 29 juin 2009

Rentrés !

Le montage est trompeur ! Je suis rentrée seule avec les enfants (une médaille !) mais je ne suis pas passée par Paris...directement en province. Les cigales chantent, je me rééduque peu à peu à entendre parler français. J'attends sagement que le feu soit passé au vert depuis 3 secondes avant de klaxonner, je me régale de charcuteries variées (ah, une raclette le 27 juin, on en rêvait !), je flâne dans les librairies (enfin...pour dire vrai, je me contente de regarder les rayons de la bibliothèque de la maison que j'ai envahie), je m'étonne de voir tant de chiens dans les rues, je respire cet air si léger, je me marre quand j'entends les vieilles se lamenter des hautes températures (31° à l'ombre, tout de même !)
Je profite des coups de téléphones avec mes proches, alors que pendant une année, ni Skype ni msn ne nous ont permi de communiquer normalement (légère censure par l'entreprise unique de communication ..hum)
Chers lecteurs, rassurez-vous, je peux encore écrire une bonne dizaine d'articles, dont j'ai l'idée, les photos, il ne manque que la réalisation...
Patience, donc !
Bonnes vacances pour ceux qui en ont, une pensée pour ma moitié, valeureux travailleur coincé au paradis pour encore quelques semaines, dans son palais de marbre, vide de tous nos meubles qui voyagent par bateau..."glauque" paraît-il !!!
A bientôt

vendredi 12 juin 2009

Mourir de froid en Oman

C'est possible. Nous avons tenté de nous rafraîchir, notre petit dernier s'est transformé en glaçon.

On est des aventuriers, des vrais, même pas peur !
Replaçons-nous dans le contexte. Nous étions en mars. En ville, les températures commençaient à remonter, le déjeuner dehors était devenu intenable, et dîner sous le ciel étoilé était encore supportable.
Nous avions entendu parler de la cueillette des boutons de rose dans les montagnes Omanaises, qui permettent, après un séchage savant par évaporation, de produire une « eau de rose » écoeurante mais réputée. On nous avait parlé de mars.
Très tentés par cette visite insolite de cultures de rosiers en terrasses, nous nous étions mis en quête d’un hébergement.
Un seul hôtel, un réceptionniste très désagréable au téléphone, des prix scandaleux, jouant probablement sur le caractère rare du logement à 2000 mètres d’altitude. Et pas moyen de ne prendre qu’une chambre pour la famille. Pourtant c’est une pratique encore très courante ici, le matelas supplémentaire n’est pas forcément facturé, et les familles mêmes nombreuses sont les bienvenues… Sauf au Jebel Akhdar.
Ok. Avec une autre famille, nous décidons de camper.
La logistique est de fait plus complexe : tentes, matelas, sacs de couchage, lit bébé, matériel de cuisine, vaisselle de camping, et surtout, repas pour deux jours.
Nous avions tout prévu, même les vêtements chauds.
Nous ne savions pas que les ânes allaient nous chanter des berceuses tout au long de la nuit. Nous ignorions aussi que le vent allait souffler sur le plateau où nous avions dressé nos tentes, et que le thermomètre allait dégringoler. A l’aurore…1 petit degré. Passons sur le fait que notre dernier a eu la bonne idée de faire déborder sa couche, mal attachée, que j’ai fait fondre la colle de mes chaussures de randonnée chéries contre le feu de joie, que le matelas gonflable de nos amis s’est aplati durant la nuit, et que les enfants se sont relayés pour nous réveiller les uns après les autres. Au petit matin, le plan ORSEC a été déclenché, ravivage de la flamme, évacuation du bébé aux mains gelés dans le 4x4 avec chauffage à fond (seule fois en un an…on a testé, ça fonctionne !), petit dèj musclé pour les survivants, toilette rapide, et démontage du camp. A 8 heures, on était prêts à partir.
Petite balade « tranquille » entre deux villages accrochés à la pente. Mais la vue est époustouflante. Citroniers, grenadiers, rosiers, faladj, porte sculptée et mina-schtroumpf.
Pour les roses, trois semaines de patience auraient été nécessaires. Nous n’avons vu que des boutons. Attendez fin mars ou début avril pour l’ascension au Djebel. Voyez plutôt les superbes phots de nos amis A et JL qui sont passés par là au bon moment, les chanceux...Là, ce petit montage montre bien que les gens prennent les mêmes photos aux mêmes endroit sans se concerter...moutons de Panurge:En redescendant dans la vallée, arrêtez-vous dans le village abandonné de Birkat Al Mawz, qui se trouve à quelques centaines de mètres de la bifurcation qui permet de monter au Djebel Akhdar.

Moralité : quand il fait chaud à Mascate, pour perdre vingt degrés, prends ton 4x4, et monte au Djebel Akhdar. En été, attention aux scorpions, aux chèvres qui mangent les restes, et aux ânes bruyants, au froid saisissant.
Mais sinon, l’endroit est charmant.

vendredi 5 juin 2009

les feux de l'enfer

Il n’y a plus de doute, nous sommes dans un pays dont le climat est désertique. J'aurais dû m'en douter, puisque pour me rendre à l’école des enfants, je contourne deux immenses dunes, et j’y suis !
Donc en ce moment, on bat des records de chaleur, "Canicule 2003" en France, c’était de la franche rigolade !
Mettez-vous à l’heure omanaise, voici les preuves en photo :
Le thermomètre de Claire à la limite de l’implosion (merci pour la photo !),
et le nôtre, plus raisonnable, plus rassurant, mais dont l’icône « canicule » s’est enfin réveillée. La météo locale aurait annoncé 49°C à l'ombre, ce jour là.
Les jours très chauds, pour le moment, étaient des jours très secs (on a ouvert la porte du four, et nous sommes entrés dans le four comme de vulgaires poulets).
Puis cette semaine, on a (re)découvert la chaleur moite. Poisseuse, et désagréable, celle qui vous fait douter de votre apparence (suis-je encore présentable ? Non ? Bon, nous sommes tous dans le même hammam. )
Le défi de chaque jour, c'est d'entrer dans la voiture, et d'installer tout le monde sans cris de douleur..les "Aïe" et les "Ouille" fusent, la carrosserie est bouillante, les ferrailles des attaches de ceintures et harnais de siège-auto aussi. Une fois que tout le monde est sanglé, on peut allumer le moteur, et là, de la soufflerie, sort l'air rafraîchi par la clim'...plus on roule vite plus c'est frais. Quand on arrive à la maison, on est encore rouges comme des homards, mais on traverse les 5 mètres à grande vitesse...plus personne ne traîne, c'est une veine !

Une fois à l'intérieur, on regarde le beau jardin par la fenêtre, on reste confinés près des climatiseurs qui tournent à plein régime, et on réinvente l’hiver, mais en plein été.
On se déguise, nous aussi ! (Dubaï-Mascate, 1 partout !)
On répète la chorégraphie, ou les phrases pour le spectacle de l’école.
On cuisine, même si le four réchauffe l’ambiance !
On passe sa vie à monter et descendre les escaliers tout seul en disant "là" pour tout et n'importe quoi ! Bravo, une médaille d’Or.
Et on essaye de trouver un système pour rafraîchir l’eau pour les bains et douches du soir : ici, l’eau est stockée sur les toits, dans un réservoir qui emmagasine la chaleur tout au long du jour. Du coup, on a tenté d’éteindre l’interrupteur du chauffe eau, et de tirer de l’eau chaude-pas-chaude-puisque-pas-chauffée. Peine perdue, notre chauffe-eau du haut est…sur le toit ! On remplit donc une bassine, qui se met gentiment à la température de la pièce (30° !). Ouf, on peut continuer à laver les enfants.
(Le linge sèche en 30 minutes…je vais pleurer cet automne, à Paris… )
On commente la destruction de l'épicerie d'en face, fermée pour conditions sanitaires déplorables...(ici, les critères sont déjà plus larges qu'en Europe, imaginez un peu...)

On regarde des films (enfin, juste un peu !), on boude, on joue à la petite maman, ou on sort les petites perles Hama, et après, on en retrouve dans TOUS les recoins de la maison, dans la bouche du bébé, dans les poils du tapis, dans les tiroirs de chemises.
On invite des amis pour un petit goûter tout simple (30 enfants, dans un salon, le volume sonore a largement dépassé le mur du son.) Curieusement, j’ai fait mon premier carton, la pâte à modeler a disparu de la circulation. Mauvaise mère ??? Il faut bien commencer ses cartons un jour !

Prochain message : comment trouver de la fraîcheur, lorsqu’il fait chaud…