jeudi 23 octobre 2008

NIZWA, et la montagne de SAYQ

Pour commencer ce message, petite précision temporelle...
Notre ligne ADSL nous a été proposée il y a quelques jours seulement, après un harcelement consciencieux et régulier de notre part. Il y a donc un décalage entre le moment de l'action, et le jour où je publie ce sujet. Ne vous étonnez-donc pas, chers lecteurs, de lire ça et là qu'il est question du ramadan. Pour vous situer exactement, l'action relatée aujourd'hui remonte au 12 septembre...et nous sommes le 23 octobre.


"Aujourd'hui, des Français habitant Mascate pour la troisième année nous ont conviés à une petite sortie touristico-amicale. Rendez-vous est pris à 7h45 à la sortie de la ville, sur une station essence. Nous partons à 4 voitures, et roulons vers Nizwa, ville à l'intérieur des terres, à 150 km de la capitale. L'autoroute qui relie ces deux villes est très correcte, et nous découvrons les possibilités assez restreintes de notre moteur...
("Nazwà" sur la carte, Sud-Ouest de "Muscat")


Une heure plus tard, pause forcée, Alix a vomi...Trente minutes plus tard, arrivée à Nizwa. Vendredi, c'est le jour chômé, comme notre dimanche, c'est aussi de ce fait le jour du souk des animaux.

C’est la fin du marché, il est 9 h 30…il y a encore quelques chevrettes, et quelques vaches faméliques, affublées d’une bosse comme les dromadaires. Les hommes portent la dishdacha, les rares femmes que nous croisons portent l’abaya, le voile, et le masque des bédouines, qui ne laisse passer que les yeux. Notre groupe les fait fuir, elles ne veulent probablement pas être prises en photo.

Nous parcourons rapidement les différents souks : au souk des poissons, les espadons sont posés directement sur le sol, coupés avec force et dextérité. Il faut regarder où l’on pose ses pieds, les déchets sont jetés par terre. Quel dommage qu'on ne sache pas encore enregistrer puis restituer les odeurs...

Le souk de la viande, avec des cages entières emplies de poulets vivants (là, au moins, pas de doute sur la fraîcheur…), et quelques carcasses dépecées de mouton. La propreté est très douteuse, les odeurs sont fortes.

Le souk des légumes est presque vide, il est vraiment trop tard.
Pour les fruits, tout se passe dans les remorques des pick-up. Nous voyons des scènes de marchandage entre Omanais, à la dérobée, et on a l’impression que ça pourrait prendre des heures…
Les dattes sont vendues par sacs de 50 kilos, ça suinte par en dessous, dans notre groupe, personne ne semble tenté par un demi quintal de dattes gluantes.
Nous poursuivons notre visite de Nizwa, il y fait très chaud, encore plus qu’à Mascate, puisque nous sommes dans les terres. Nous crevons de soif, les enfants aussi, et toute l’eau est…dans la voiture. Nous avons pensé à des tas d’autre chose, mais pas à l’eau. (toujours à cause du ramadan)
Jean s’est endormi, je le porte dans l’écharpe, on se tient bien chaud tous les 2 !
Vient la visite de l’ancien souk, dans lequel on trouve les vendeurs de ficelle/paniers/nattes/tapis de prière, et les vendeurs d’épices. Régal pour les yeux, et pour les narines, on a envie de tout acheter, de tout goûter.

On y trouve du safran à 6 rials les 10 grammes, ce qui fait un peu plus de 1000 € le kilo…c’est beaucoup moins cher qu ‘en France. Nous restons très raisonnables, nous ne voulons pas retarder notre groupe, mais nous disons aux marchands que nous reviendrons, parce que nous habitons à Mascate. Ils connaissent tous Paris, au moins de nom… Et ils s’inquiètent de voir Jean, endormi contre moi, le visage enfoui dans le tissu. Un vieil Omanais à la barbe blanche et au sourire édenté me demande de vérifier s’il respire encore. Il me laisse partir lorsqu’il est rassuré.
Nous tentons la visite du fort de Nizwa, hélas fermé, probablement parce que nous sommes un vendredi de ramadan. (grrrrrrrr)
Nous repartons en voiture vers une route de montagne, coupée droit dans le dénivelé. Les moteurs souffrent, l’un des 4x4 claque une durite dès les premiers kilomètres. Nous sommes alors arrêtés sur le bord de cette route, dans la montée, priant pour que le frein à main résiste…Il est midi et demi, les enfants ont faim, je distribue de la brioche, et un biberon, il fait 50 degrés dans la voiture dont nous avons éteint la clim, pour ne pas subir le même sort que nos compagnons de route. Ca bricole, ça bidouille, puis nous repartons. En quelques virages, nous prenons près de 1500 mètres d’altitude. La température baisse peu à peu, les paysages lunaires commencent à héberger quelques rares touffes de buissons épineux verdâtres. Parfois, sur cette route du bout du monde, un village…

Nous finissons par quitter la route pour arriver très vite sur un terrain plat, avec quelques arbres aux troncs noueux. Des coffres des voitures sortent des nattes qui recouvrent le sol poussiéreux, puis des tables et des fauteuils, des glacières emplies de victuailles. Nous sortons théâtralement un saucisson acheté à Lons-le-Saunier avant notre départ. Il est accueilli comme le messie chez ces expatriés privés de bonne chère.





Petits et grands jouissent de ce petit coin de paradis, il fait 25°C, les garçons grimpent dans l’arbre, les bébés gazouillent, les parents discutent…
Quelques heures plus tard, le jour commence déjà à décliner, nous partons vers « Diana point », un point de vue époustouflant, avec une falaise de laquelle nous nous approchons à pied. Les photos ne rendront rien, le soleil est face à nous ! (Charles et Diana, en visite à Mascate s’étaient séparés. Lui chez le Sultan pour lui claquer le beignet, et elle, vulgaire touriste, mais venue là en hélico, la maligne !)

Nous avons du mal à nous quitter, et pourtant, l’heure tourne. A la station essence proche de Nizwa, nous dérangeons le pompiste en plein Iftar (rupture du jeûne). Il fait 37°, nous nous disons au revoir. Les enfants sont couchés à 21h30…demain, la journée d’école sera rude ! "

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