mercredi 29 octobre 2008

Lulu ? Oui, c'est moi.

Aujourd'hui, pour varier un peu, partons en promenade au supermarché...
Lulu Market (dire "Loulou") est une chaîne indienne qu'on retrouve dans toutes les grandes villes de la péninsule arabique. Souvent énorme, elle génère une foule d'emplois, et, puisque la main d'oeuvre est peu chère, la vie du consommateur peut y être facilitée: à la caisse, un monsieur vêtu du polo du magasin vous fourre vos denrées dans les sacs du magasin, deux par deux, si bien que pour un marché "familial", vous vous retrouvez avec 50 sacs "Lulu"...
Sans aucune logique, les affaires sont mélangées, le frais avec les conserves, les surgelés suintants avec les vêtements, les fournitures scolaires avec le poisson frais, et la puériculture avec le gel douche...


Là, sur la photo, les 3 gars censés ramasser les caddies éparpillés sur le parking sont encore chez eux, c'est nous qui étions matinaux...
Chez Lulu on trouve tout !
Mais surtout, chez Lulu, on rencontre tout le monde. Pour reconnaître un expatrié, c'est simple, il est souvent blanc de peau, il est vêtu à l'occidentale (parfois sans aucun respect du code vestimentaire implicite...on est en terre islamique, les femmes ici ne laissent voir que leurs mains et leur visage, il est de bon ton de couvrir genoux et épaules, et de ne pas afficher de courbes trop "généreuses" )
Et le Français pousse son caddie en râlant. C'est ce qui fait notre réputation ici, et dans tous les pays du monde, paraît-il. Et c'est vrai, les gens se plaignent, beaucoup, et à propos de tout.
A les entendre, les rayons seraient vides et mal tenus, les promos mensongères, les caddies ne roulent pas droit, les fruits et légumes sont pourris, la viande est ceci, le poisson cela, le parking bondé, le soleil trop chaud, et la clim trop fraîche...
Bref, en allant chez Lulu, on pourrait croire que le dépaysement n'est pas franc. Et pourtant...
Le rayon des épices est à lui seul un voyage des sens. Au poids, on peut repartir, avec tout ce que propose notre brave Ducros, mais en sachet "Lulu", à chacun de transvaser son achat dans un bocal en plastique (deuxième rangée à gauche en entrant, milieu du rayon).
Juste à côté, on trouve toutes sortes de tabac: des cigarettes, des cigarillos, mais aussi, et surtout, du tabac parfumé pour les chichas...(les pipes à eau qu'on trouve dans tous les pays arabes).



Les légumes sont à la fois les mêmes, et différents. Au centre, on trouve les légumes "courants", à un prix correct, et sur les côtés, dans des réfrigérateurs, certains légumes d'importation vendus à prix d'or...des courgettes, des fraises, myrtilles, melons, brocolis, rappellez-vous, "chez Lulu, on trouve tout "



Les légumes réservés à la cuisine du continent indien forment à eux seuls un grand rayon...des piments verts, des sortes de courgettes acnéiques, des haricots verts de 30 centimètres de longueur, appelés "snake beans", des carottes rouges, des haricots de forme hexagonale...
Dans mon caddie, je m'abstiens de toute fantaisie, ignorant tout de ces légumes bizzarres. Je m'en tiens aux pommes de terre, aux aubergines naines, aux courgettes pâles voire albinos, et ridiculement petites, aux tomates vertes, terreuses, et infectes en crudité, et aux carottes.
J'ai cessé tout achat d'haricots verts, ils sont soit pourris, soit filandreux. (on en trouve surgelés, c'est aussi bien !)
Pour les fruits, les pommes viennent du monde entier (Chili, Etats Unis, et parfois France: Cocorrico !) les poires de Nouvelle Zélande, les bananes du Sud d'Oman pour les petites et savoureuses, sinon, de l'Inde ou du Sri-Lanka, comme les ananas.
Les mangues sont du coin, mais la saison est passée. Le raisin est Syrien, comme les laitues, croquantes et raides.

Chez Lulu, on trouve tout...ou presque.
Bien sûr, pas de porc, ni d'alcool, pas de plats cuisinés au rayon frais, (ou si peu), pas de pâtes fraîches, de quenelles, de ravioles (pour les Rhône-Alpins) pas de pâtes feuilletées, ni de pizzas surgelées...
Pas de feuilles quadrillées, que des couches parfumées, pas de plats pour bébés...(Caliméro, Sors de ce Blog !)

Le premier étage vend des denrées non périssables...de l'electroménager, de l'informatique, du Hi-fi, et des vêtements...Des dishdachas et Kouma pour les hommes, des abayas pour leurs femmes, du seventies vintage pour les hommes indiens, des vêtements traditionnels Indien, du beurk pour les enfants, des sous-vêtements féminins soit très couvrant (pantys) soit carrément tsoin-tsoin...Le rayon puériculture est à l'image de l'architecture et du "bon" goût local...des rubans partout, des trucs qui brillent, et du matériel aux normes "made in China"...autant dire que les sièges autos font sûrement plus de mal que de bien. Le rayon des meuble, quoique très peu fourni vaut néanmoins le détour ! Quant au rayon des cadeaux...Au secours !


















Mais là, mes placards sont vides...au secours, il faut que j'y retourne...




dimanche 26 octobre 2008

La plage sauvage de Seefa

Aujourd'hui, découverte d'une plage à une heure de route de là.
Au début, tout va bien, nous roulons en ville à 3 voitures, puis vient la route à double voie tracée dans la montagne, empruntée à notre retour de la plage de Yitti, 2 semaines plus tôt. Les travaux ne sont pas achevés, ils défigurent totalement le lieu, des montagnes sont taillées, les plages sont bétonnées, des engins enormes travaillent à modeler un paysage futuriste et impersonnel. Après avoir tenté plusieurs routes (les ronds-points sont créés, mais la signalisation manque encore !) nous empruntons maintenant une petite route, qui dévoile des paysages magnifiques. Mais les virages sont serrés, et on se croirait sur des montagnes russes. Amis du mal de mer, bonsoir !
Alors qu'on pense être bientôt arrivés, on prend une piste infecte, abîmée par des passages répétés de camions, puis on rebrousse chemin. Quatre fois de suite, alors que nous sommes à 50 mètres du rivage, nous revenons sur nos pas. Deux autres 4x4 nous ont rejoints, on s’apostrophe d’une voiture à l’autre, plus personne ne sait y aller, mais la plage est là, c’est sûr. Nous apprendrons plus tard que le point de repère, deux arbres après lesquels il fallait tourner à gauche, ont été arrachés, probablement pour des raisons pratiques, puisqu’un chantier pharaonique est installé un peu plus loin, et qu’un camp de travailleurs s’est improvisé à moins d’un kilomètre de cette plage…
Arrivés sur place, à Seefa, notre chauffeur nous abandonne, préférant tenter l’ascension de sa première dune à vide…
Nous grimpons à pied, puis il commence sa montée, posant presque royalement la voiture en haut de la dune où certains ont commencé à installer tables et chaises.





Il est 17 heures, le soleil se couchera dans une heure, les enfants ont couru vers l’eau, ils ont commencé les châteaux de sable, sous les regards d’ouvriers en repos.
Nous inaugurons nos fauteuils de camping, commençons à sortir les boissons, certains se baignent, tandis que je discute en donnant un biberon au petit dernier, qui s’endort dans mes bras…il est tout collant, il s’est déjà mis du sable partout, il a chaud, mais il dort ! Je profite de ce paysage magnifique, d’un côté la dune qui va mourir dans l’eau chaude de l’Océan Indien, de l’autre, le désert de pierres, les montagnes, et le soleil qui a amorcé sa chute vertigineuse. Pour être raisonnables, il nous faudrait partir maintenant. Mais nous ne sommes pas seuls, et il faut profiter ce cadre enchanteur.


Deux feux s’allument, difficilement, car le vent ruine les efforts encouragés par notre pyromane de service, notre aîné âgé de 7ans, jubilant, passant d’un foyer à l’autre, soufflant, puis transportant des "torches" d’un endroit à l’autre.


Dans le noir, nous avalons saucisses de volaille grillées, pièce de bœuf, et salade de riz. Nous tentons de rassembler nos affaires dans le noir. Les enfants commencent à être bien fatigués. Christophe tente de sortir le 4x4 du haut de la dune. L’opération va se révéler délicate, le passage aux 4 roues motrice étant plus subtil qu’il n’en avait l’air. Finalement, c’est l'un des hommes du groupe, le papa d'une fillette en classe avec notre second de 5 ans, qui réussira à passer la dune. Le chef de famille vient de passer un sale quart d’heure. Il suffisait de passer en 4 roues motrices, avec différentiel (hein ???)
Sans entrer dans des détails techniques qui sont ininteressants, il fallait comprendre comment manier le second petit levier de vitesse, et chaque voiture ses habitudes.

Désormais, nous sommes parés ! A nous les dunes dans le désert des Wahibas...

Retour à presque 22 heures à la maison…Une douche pour désaller/désabler tout le monde, les enfants, qui avaient déjà commencé à dormir dans la voiture poursuivent leur nuit.

jeudi 23 octobre 2008

NIZWA, et la montagne de SAYQ

Pour commencer ce message, petite précision temporelle...
Notre ligne ADSL nous a été proposée il y a quelques jours seulement, après un harcelement consciencieux et régulier de notre part. Il y a donc un décalage entre le moment de l'action, et le jour où je publie ce sujet. Ne vous étonnez-donc pas, chers lecteurs, de lire ça et là qu'il est question du ramadan. Pour vous situer exactement, l'action relatée aujourd'hui remonte au 12 septembre...et nous sommes le 23 octobre.


"Aujourd'hui, des Français habitant Mascate pour la troisième année nous ont conviés à une petite sortie touristico-amicale. Rendez-vous est pris à 7h45 à la sortie de la ville, sur une station essence. Nous partons à 4 voitures, et roulons vers Nizwa, ville à l'intérieur des terres, à 150 km de la capitale. L'autoroute qui relie ces deux villes est très correcte, et nous découvrons les possibilités assez restreintes de notre moteur...
("Nazwà" sur la carte, Sud-Ouest de "Muscat")


Une heure plus tard, pause forcée, Alix a vomi...Trente minutes plus tard, arrivée à Nizwa. Vendredi, c'est le jour chômé, comme notre dimanche, c'est aussi de ce fait le jour du souk des animaux.

C’est la fin du marché, il est 9 h 30…il y a encore quelques chevrettes, et quelques vaches faméliques, affublées d’une bosse comme les dromadaires. Les hommes portent la dishdacha, les rares femmes que nous croisons portent l’abaya, le voile, et le masque des bédouines, qui ne laisse passer que les yeux. Notre groupe les fait fuir, elles ne veulent probablement pas être prises en photo.

Nous parcourons rapidement les différents souks : au souk des poissons, les espadons sont posés directement sur le sol, coupés avec force et dextérité. Il faut regarder où l’on pose ses pieds, les déchets sont jetés par terre. Quel dommage qu'on ne sache pas encore enregistrer puis restituer les odeurs...

Le souk de la viande, avec des cages entières emplies de poulets vivants (là, au moins, pas de doute sur la fraîcheur…), et quelques carcasses dépecées de mouton. La propreté est très douteuse, les odeurs sont fortes.

Le souk des légumes est presque vide, il est vraiment trop tard.
Pour les fruits, tout se passe dans les remorques des pick-up. Nous voyons des scènes de marchandage entre Omanais, à la dérobée, et on a l’impression que ça pourrait prendre des heures…
Les dattes sont vendues par sacs de 50 kilos, ça suinte par en dessous, dans notre groupe, personne ne semble tenté par un demi quintal de dattes gluantes.
Nous poursuivons notre visite de Nizwa, il y fait très chaud, encore plus qu’à Mascate, puisque nous sommes dans les terres. Nous crevons de soif, les enfants aussi, et toute l’eau est…dans la voiture. Nous avons pensé à des tas d’autre chose, mais pas à l’eau. (toujours à cause du ramadan)
Jean s’est endormi, je le porte dans l’écharpe, on se tient bien chaud tous les 2 !
Vient la visite de l’ancien souk, dans lequel on trouve les vendeurs de ficelle/paniers/nattes/tapis de prière, et les vendeurs d’épices. Régal pour les yeux, et pour les narines, on a envie de tout acheter, de tout goûter.

On y trouve du safran à 6 rials les 10 grammes, ce qui fait un peu plus de 1000 € le kilo…c’est beaucoup moins cher qu ‘en France. Nous restons très raisonnables, nous ne voulons pas retarder notre groupe, mais nous disons aux marchands que nous reviendrons, parce que nous habitons à Mascate. Ils connaissent tous Paris, au moins de nom… Et ils s’inquiètent de voir Jean, endormi contre moi, le visage enfoui dans le tissu. Un vieil Omanais à la barbe blanche et au sourire édenté me demande de vérifier s’il respire encore. Il me laisse partir lorsqu’il est rassuré.
Nous tentons la visite du fort de Nizwa, hélas fermé, probablement parce que nous sommes un vendredi de ramadan. (grrrrrrrr)
Nous repartons en voiture vers une route de montagne, coupée droit dans le dénivelé. Les moteurs souffrent, l’un des 4x4 claque une durite dès les premiers kilomètres. Nous sommes alors arrêtés sur le bord de cette route, dans la montée, priant pour que le frein à main résiste…Il est midi et demi, les enfants ont faim, je distribue de la brioche, et un biberon, il fait 50 degrés dans la voiture dont nous avons éteint la clim, pour ne pas subir le même sort que nos compagnons de route. Ca bricole, ça bidouille, puis nous repartons. En quelques virages, nous prenons près de 1500 mètres d’altitude. La température baisse peu à peu, les paysages lunaires commencent à héberger quelques rares touffes de buissons épineux verdâtres. Parfois, sur cette route du bout du monde, un village…

Nous finissons par quitter la route pour arriver très vite sur un terrain plat, avec quelques arbres aux troncs noueux. Des coffres des voitures sortent des nattes qui recouvrent le sol poussiéreux, puis des tables et des fauteuils, des glacières emplies de victuailles. Nous sortons théâtralement un saucisson acheté à Lons-le-Saunier avant notre départ. Il est accueilli comme le messie chez ces expatriés privés de bonne chère.





Petits et grands jouissent de ce petit coin de paradis, il fait 25°C, les garçons grimpent dans l’arbre, les bébés gazouillent, les parents discutent…
Quelques heures plus tard, le jour commence déjà à décliner, nous partons vers « Diana point », un point de vue époustouflant, avec une falaise de laquelle nous nous approchons à pied. Les photos ne rendront rien, le soleil est face à nous ! (Charles et Diana, en visite à Mascate s’étaient séparés. Lui chez le Sultan pour lui claquer le beignet, et elle, vulgaire touriste, mais venue là en hélico, la maligne !)

Nous avons du mal à nous quitter, et pourtant, l’heure tourne. A la station essence proche de Nizwa, nous dérangeons le pompiste en plein Iftar (rupture du jeûne). Il fait 37°, nous nous disons au revoir. Les enfants sont couchés à 21h30…demain, la journée d’école sera rude ! "

mardi 21 octobre 2008

A la découverte des plages de l'Océan Indien

Nous partons donc vers Yitti à une quinzaine de kilomètres de Macate, en suivant les explications d’un bouquin anglais, datant de 2006. En juin 2007, le pays a été traversé par un cyclone (Gonou) qui a ravagé les routes et les habitations sur son passage…Cet événement, associé à l’ouverture de la capitale au tourisme font que certaines routes sont fermées pour permettre la création d’axes routiers démesurés (double voie tracée dans la montagne, éclairée la nuit). Nous sommes arrivés à bon port, un peu par hasard, ayant tenté notre chance à un rond-point tellement récent qu’il n’y avait aucun panneau… Mais nous l'apprendrons parfois à nos dépens, un rond-point sans panneau est tellement courant ici qu'il faut souvent se fier à son instinct : "Droit devant"




L'Océan est là, l'eau est claire, la plage est déserte. Parfois, un moteur rugit au loin, un expat arrive au volant de son 4x4 poussiéreux, pédale d'accélérateur enfoncée, puis repart aussitôt (Il subit sans doute un entraînement à la conduite délicate sur le sable, avant, probablement, d'affronter les vraies dunes du vrai désert !)




L'air est un peu moins suffoquant qu'en ville. Mais la température reste très élevée. Le petit dernier aura droit à son biberon dans la voiture, moteur tournant, clim en marche, plutôt que dehors, par près de 40° à l'ombre !
La faune se fait discrète, mais est néanmoins présente: petits poissons argentés, crabes, mouettes...Nous ne nous baignons pas vraiment, juste les pieds dans l'eau chaude...
Sur le sable, on observe des traces diverses. Nous sommes bien incapables de savoir de quel animal il s'agit !

Le retour à Mascate, en suivant les explications du bouquin, est laborieux, puisque la route indiquée n’est plus praticable. Nous goûtons donc aux joies des pistes, en traversant un «Wadi» plaine encaissée comme un canyon, avec de part et d’autre des palmeraies.

De l'intérêt de conduire tous les jours un 4x4...

On the road...

Travail de patience du pêcheur



Wadi Yitti: de l'eau=un hameau à proximité, des chèvres à poils longs, et des enfants errant près de la route.

lundi 20 octobre 2008

visite du vieux port de Muttrah



Nous sommes en fin d’après-midi, les commerces ont ré-ouvert après la coupure consacrée à la sieste, il y a beaucoup de monde. Nous garons notre 4x4 sur un parking surveillé par des nécessiteux qui font semblant de laver les voitures…ils vont nous racketter au retour, on s’en doutait bien…
Puis nous marchons le long de la corniche, découvrant les échoppes consacrées aux touristes, côté montagne, et l'Océan Indien et son port. Quelques vieux boutres mouillent au large.

Nous entrons dans le souk. Il y a beaucoup de monde. Notre équipée ne passe pas inaperçue…Les femmes en abaya se retournent sur notre passage, regardent Jean, le touchent, font des sourires à Alix. Notre poussette semble les intriguer. Bien souvent, elles promènent leur bébé dans leurs bras, ou -pour les plus modernes- dans des poussettes américaines. Les allées du souk se font de plus en plus étroites, l’odeur de l’encens de Salalah est enivrante, on ne sait où poser son regard, il faut se diriger dans la foule, sans perdre sa marmaille gesticulante. Pour les achats, nous reviendrons. D’autant que nous passons vraiment pour des touristes, vêtus à l’européenne, il faudrait qu'on y retourne avec des habits protegeant nos bras et nos jambes. Vivement l’hiver ! Parce que dehors, le vent de la mer est agréable, mais dans le souk, on étouffe.

Au hasard des ruelles, nous bifurquons à droite et nous retrouvons dans le souk de l’or. Les vitrines semblent toutes identiques. Les bracelets scintillent, l’or est travaillé de telle sorte qu’il brille de mille feux, mais nous ne sommes pas habitués à cet aspect des bijoux. Nous n’avons chez nous que des bijoux polis, lisses, et ce « martelage » nous parait bien laid…Les omanaises ont l’air d’apprécier, il y en a dans chaque boutique. On raconte que pour contrer la polygamie, les épouses réclament régulièrement des cadeaux hors de prix qui ruinent leur mari, si bien qu’il serait incapable d’entretenir une seconde épouse aux goûts si couteux !

Nous passons devant des merceries, regorgeant de galons dorés, argentés, ornés de strass, ou à breloques de verre coloré, que les Omanaise choisissent pour orner la manche gauche de leur abaya et la pointe droite de l’arrière de leur voile. Et à ce jeu de l’originalité, on entrevoit l’art de la coquetterie, malgré ce vêtement qui nous paraît si austère.

Nous tournons plusieurs fois, repassons devant les magasins vendant le petit poignard traditionnel porté par les hommes les jours de fête (qu’on retrouve dans le drapeau d’Oman), les magasins de souvenirs, tenus par des indiens qui proposent des étoles en Pashmina (vachement du coin…) quelques rares vendeurs de tapis du Cashmere, point d’Iranien…Christophe est déçu.
Nous sortons du souk au moment de l’appel à la prière. Nous sommes stupéfaits par le nombre de mosquées. Elles sont très fréquentées, en ce jour de prière hebdomadaire.
Nous tentons de découvrir les ruelles de Muttrah, mais il est difficile de se frayer un chemin entre les voitures garées, et celles qui tentent de se croiser. Nous nous éloignons un peu de l’agitation, un peu désorientés, la nuit est tombée, les enfants commencent à se plaindre de la marche, ils ont faim, nous tentons de nous rapprocher de la corniche du port, afin de nous attabler. Nous nous retrouvons à une table crasseuse, à côté d’un groupe de touristes anglais.
Nous rentrons dormir dans notre palace bien vide.
Vivement demain, on devrait recevoir notre déménagement…ou dimanche…Inch’Allah (ce qui signifie : faut pas rêver !)

samedi 18 octobre 2008

Arrivée à Mascate, 31°C

A la descente de l’avion, nous nous liquéfions sur place. La chaleur est envahissante, moite, nous sommes poisseux. Vite, quittons cette navette bondée, et entrons dans l’aéroport. Moquette épaisse, climatisation, panneaux de bienvenue, nous sommes accueillis par un Français qui nous dirige rapidement vers le bureau des formalités. Nous attendons un petit moment, puis nous passons la porte, ça y est nous sommes en Oman…
Récupération des bagages. Quelqu’un a déjà tout descendu du tapis roulant. On compte. On cherche des yeux, on attend…Il manque le maxi-cosy, et un sac de maillots de bain. Bureau des pleurs. Le gars est aimable comme une porte de prison, les enfants courent partout, je cherche des livres pour eux, youpi, il me reste des « inédits » achetés il y a quelques jours.
Direction la sortie, on reviendra demain soir pour récupérer les deux bagages, restés à Amsterdam, ce dont il faut, semble-t’il se réjouir… (ils ne sont pas partis à l’autre bout du monde, ils sont juste restés sur le continent européen ! )
Les portes vitrées s’ouvrent, et là, le long des barrières, une ligne d’hommes vêtus de la Dishdacha, sorte d’aube blanche portée quotidiennement par les Omanais. Ils sont coiffés d’un petit chapeau brodé ou tissé, dont j’ignore encore le nom. J’ai un an pour me renseigner.

Deux autres français nous attendent. Nous nous répartissons donc dans les 3 voitures et filons vers notre maison.

Elle est IMMENSE. Nous étions bien logés à Paris, avec un double séjour et 3 chambres. Ici, on gagne une chambre, et on triple notre surface habitable. On gagne aussi un coquet jardin, mais pour le moment, on n’y tient pas plus de 5 minutes.

Mais maintenant, il faut dormir. Les enfants font des glissades sur le sol en marbre, c’est très amusant, mais toutes les bonnes choses ont une fin, nous profitons d’une bosse pour les orienter vers leur « lits ». Des Français nous ont prêté des matelas, des draps, et des lits de camp, ainsi qu’un berceau.

vendredi 17 octobre 2008

Un an, dans une vie...


Une vie parisienne ordinaire. Des projets, des envies, mais aussi des bébés...

Une naissance en avril est arrivée en même temps que la nouvelle de notre expatriation en péninsule arabique, pour une petite année. Un an chez le Sultan. En quelques semaines, il a fallu apprendre à (sur)vivre à 6, terminer l'année scolaire, et emballer, trier, et diviser. Une partie de nos meubles et bouquins sont partis en garde-meuble, le reste a été emballé pour voyager par bateau tout l'été.

Nous avons rendu notre appartement, et sommes devenus des pique-assiette, le temps d'un été.

Puis le compte-à-rebours s'est déclenché, et nous avons quitté nos proches, espérant pouvoir recevoir chacun d'entre-eux dans notre nouvelle maison, et nous sommes partis !


Nous appréhendions le long voyage en TGV, puis avion (nuit d'hôtel entre les 2, changement d'avion à Amsterdam, escale au Koweit)

Et pourtant, les films, les repas, collations, et petits jouets offerts par la compagnie aérienne ont suffi à dompter nos fauves. le petit dernier s'est trouvé une vocation de roupilleur, et a même oublié un repas...

Quel voyage de rêve !

Et l'arrivée, de nuit, à Mascate, vaudra bien une page !